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VOL. 66, (2) 2000 LES PHARMACIENS SUISSES COMME SCIENTIFIQUES

changements dans la matière médicale et mais surtout grâce à la nouvelle
orientation de la pharmacie, de plus en plus de pharmaciens participent à
l’élaboration des formulaires pharmaceutiques. Dans la même optique, on
pourra citer le pharmacien zurichois Karl Dünnenberger qui rédigea à la
fin du siècle, en 1896, le commentaire de la troisième édition de la
Pharmacopée helvétiquexviii

Ce riche XIXe siècle, avec ses changements marquants dans
l’usage des médicaments, voit poindre les premières formes
d’industrialisation du médicament, un domaine dans lequel les
pharmaciens, à l’instar de maints collègues étrangers, vont jouer un rôle
de premier planxix.

L’un des premiers est le pharmacien zurichois Theodor
Hübschmann, par ailleurs fondateur en 1843 de la Société suisse de
pharmaciexx. D’origine allemande, comme beaucoup d’apothicaires
helvétiques du XIXe siècle, et parmi les plus actifs, Hübschmann se dédie
dans les années quarante à la fabrication industrielle de quelques
alcaloïdes, d’abord dans le laboratoire de son officine, puis dans une
fabrique attenante.

L’officine pharmaceutique et les pharmaciens, point de départ de
l’industrie pharmaceutique, la Suisse en fournit de nombreux exemples.
Sauter à Genève, Siegfried dans le canton d’Argovie qui créera et
développera une entreprise de commerce des produits pharmaceutiques et
qui sera l’un des premiers en Suisse à fabriquer des substances
synthétiques, et bien sûr Wander et Nestlé. Après des études de
pharmacie, Albert Wander reprit de son père un petit laboratoire de
produits chimiques qui connaîtra un développement fulgurant après
l’introduction des extraits de malt, domaine de recherche favori de
Wander, et la mise sur le marché de l’Ovomaltine®. La fabrique Wander,
sous l’impulsion de son directeur, devient dans le cours du XXe siècle une
multinationale du médicament qui produit tout à la fois des produits
diététiques et des médicaments.

Encore plus exemplaire est le cas de Henri Nestlé D’origine
allemande, dont la formation de pharmacien est mal connue, il quitta dans
les années trente son pays pour des raisons politiques et vint s’établir dans

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