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VOL. 66, (2) 2000  LES PHARMACIENS SUISSES COMME SCIENTIFIQUES

reprend d’abord la gérance d’une pharmacie dans le canton de Berne mais
se tourne ensuite définitivement vers la science et l’enseignement, à
Zurich d’abord, à Strasbourg ensuite où il prend la succession de
Flückiger. Toutefois, les domaines de recherche de Eduard Schär sont en
partie consacrés à la pharmacie pratique, à l’analyse pharmaceutique, à la
chimie des denrées alimentaires, à la description des plantes... il participe
aussi à la rédaction de la Pharmacopée helvétique. Au début du siècle,
Robert Chodat, professeur de botanique à l’Université de Genève, doyen
de la Faculté des Sciences et Recteur de l’Université, débuta aussi sa
carrière comme pharmacien d’officine.

        Au milieu de ce siècle, Paul Casparis, directeur de l’Institut de
Pharmacie de l’Université de Berne, s’efforça encore de maintenir un
équilibre entre ses activités académiques - il travailla à la fois sur certains
principes actifs végétaux et sur des questions de galénique - et les
exigences pratiques du métier de pharmacien. Sa fonction de rédacteur du
journal professionnel des pharmaciens suisses en témoigne comme son
travail au sein de la commission de la Pharmacopée helvétique. D’autres
enseignants comme Boymond à Genève, ou encore Flück et Büchi à
Zurich font, encore la liaison, par leurs recherches ou certaines activités
rédactionnelles ou professionnelles entre les deux cercles de la pharmacie.

        Dans le dernier tiers du siècle, les enseignants en pharmacie dans
les universités s’éloignent de plus en plus de la pratique pharmaceutique
et la césure entre le monde académique et le pharmacien d’officine
s’élargit.

        Comment ne pas terminer par l’histoire de la pharmacie ? Dans le
domaine des recherches sur le passé pharmaceutique, plusieurs
pharmaciens suisses se sont illustré, ceci dès la fin du XIXe siècle à une
époque où l’histoire de la pharmacie sort des limbes.

        L’un des premiers fut Burkhard Reber, pharmacien de l’Hôpital de
Genèvexxii. C’est, une fois encore, le sens de la collection qui mit Reber
sur la voie de l’histoire de la pharmacie. Il constitua un ensemble de ce
qu’il appela Antiquités au point de vue de l’histoire de la médecine, la
pharmacie et les sciences-naturelles, une activité méconnue alors par ses
confrères locaux jusqu’à ce que Flückiger lui rende hommage après avoir

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