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W-D MÜLLER-JAHNCKE ANAL. REAL ACAD. NAL. FARM.
était bien le devoir de l’état de former ses fonctionnaires, mais que ceci ne
s’appliquait pas aux « pharmaciens, savonniers, brasseurs, fabricants de
liqueurs, aux teinturiers, vinaigreriers, droguistes et aux épiciers » (13, p.
91).
Liebig et ses deux collègues fondèrent donc en privé – à l’exemple
des instituts privés fondés par des pharmaciens – une « Ecole pharmaceu-
tique et technique ». Ils soulignèrent formellement que « les connaissan-
ces que le futur pharmacien acquiert pendant les années de formation à
l’officine, n’étaient point suffisantes », mais que celui-ci devrait plutôt
scrupuleusement étudier les sciences et la chimie (14).
Il n’est donc pas étonnant que pendant les premières années le
nombre d’étudiants en pharmacie était largement supérieur à celui des
étudiants en chimie. En 1830 et 1835, 15 étudiants seulement étaient im-
matriculés en chimie, mais 53 étaient étudiants en pharmacie. Pendant
que le nombre d’étudiants en chimie augmentait considérablement surtout
après 1840, le nombre d’étudiants en pharmacie resta à peu près au même
niveau. Pendant « l’ère Liebig », 252 pharmaciens en tout ont suivi leur
formation à Giessen. (3, p. 57) Parmi ceux-ci se trouvèrent entre autres
Wilhelm Mettenheimer (1802-1864) qui, après avoir fait son doctorat
chez Liebig en 1827, représenta la pharmacognosie à Giessen à partir de
1830, et Theodor Marsson (1816-1892) qui plus tard s’est fait un nom en
tant que botaniste. Et le fabricant pharmaceutique et fils de Heinrich
Emanuel Mercks (1794–1855), Georg Merck (1825–1873) lui aussi faisait
partie des élèves de Liebig. En 1848, Liebig chargea Georg Merck à Gies-
sen d’analyser les résidus de l’opium. Il y trouva un nouvel alcaloïde qu’il
appela papavérine. (15,16).
IV. LIEBIG, VERIFIEUR DE PHARMACIE
Quoique Liebig n’était pas pharmacien, le ministère de l’intérieur
et de la justice du grand-duché de la Hesse à Darmstadt le chargea le 9 oc-
tobre 1827 d’effectuer des révisions de pharmacies. Une ordonnance in-
diquait à ce sujet: « Comme certaines choses ont été portées à notre
connaissance qui nécessitent une vérification exceptionnelle des pharma-
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