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W-D MÜLLER-JAHNCKE ANAL. REAL ACAD. NAL. FARM.
l’association des pharmaciens » avec le titre « Magazine pour les nouvel-
les expériences, découvertes et corrections dans le monde de la pharmacie
en tenant compte de l’examen physiologique et de l’utilisation des médi-
caments éprouvée dans la pratique, et en considération de l’utilisation de
médicaments récemment découverts dans la thérapie“ (18). Le périodique
avait pour but de donner accès aux informations de l’association pharma-
ceutique du Baden à ses membres. Après la mort de Hänle en 1824, Phi-
lipp Lorenz Geiger (1785-1836) devint éditeur du « Magazine » (19).
Geiger, qui enseignait comme maître de conférences à l’université de
Heidelberg depuis 1818, avait fait la connaissance de Liebig en 1825 à
Francfort sur Main à l’occasion de la réunion de la société des naturalistes
et médecins allemands (20). En 1830 ils eurent un contact plus étroit à la
réunion de la société des naturalistes et médecins allemands à Hambourg.
Lors de cette réunion les participants fondèrent un département pharma-
ceutique et chimique et élurent Trommsdorff président de ce département
(21,22). Geiger, qui dirigea l’intérêt de Liebig vers les alcaloïdes,
s’occupa de l’édition du « Magazine » avec le plus grand soin, mais il
considéra ce travail de plus en plus comme une charge (20). Selon W.
Brock, Geiger se voyait également emmené par la pénurie d’argent que
Liebig connaissait dans le temps, de le prévoir comme coéditeur (3).
Le 3 juillet 1831, Geiger raconta à Trommsdorff: « La pièce jointe
te montre que je me suis associé avec l’ami Liebig pour le magazine. Mes
affaires trop encombrantes ne me permettent pas de continuer à faire la
rédaction tout seul et j’espère que le journal y gagnera.» (23).
Quoique Liebig et Geiger ne modifièrent point la structure et
l’étendue de la revue, le magazine devait paraître plus souvent et contenir
plus d’articles grâce à une impression plus serrée. Geiger avait toujours
examiné les travaux envoyés au journal avec un sens critique et il les avait
corrigé du point de vue expérimental, mais avec l’arrivée de Liebig dans
la rédaction il espéra pouvoir renforcer cette « critique expérimentale ».
Liebig, qui n’était pas prêt à faire des compromis et qui possédait un style
plein d’élan, donna donc bientôt un autre caractère à la revue (20, p. 348-
350).
Depuis 1825, on déplorait le nombre trop important de revues
pharmaceutiques ce qui amena Liebig, Geiger et Rudolph Brandes (1795-
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