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VOL. 69 (4),                LIEBIG ET LA PHARMACIE

364). En 1836, le pharmacien Friedrich Mohr (1806–1879) devint coédi-
teur, mais il se désista déjà en 1838, brusqué par la décision de Liebig de
publier les « Annales » en trois langues en collaboration avec Jean Bap-
tiste André Dumas (1800–1884), professeur à la Sorbonne à Paris et
Thomas Graham (1805–1869), professeur en chimie à Londres. À partir
de 1838, Woehler fit partie de la rédaction et le journal se transforma en
un magazine plutôt chimique. De ce fait il fut publié sous le titre « Anna-
les de la chimie et de la pharmacie » à partir de 1840 (25). C’est après la
mort de Liebig seulement que le titre fut de nouveau changé en « Les an-
nales de la chimie de Justus Liebig ».

              VI. SYNTHESE

        Les lignes ci-dessus ont montré la diversité des relations de Liebig
avec la pharmacie. Un grand nombre de pharmaciens a participé à sa for-
mation. En dehors de son apprentissage de pharmacien, c’est surtout
Kastner qui exerça une grande influence sur lui, qui le soutint et qui diri-
gea ses pas vers la France où encore une fois de nombreux pharmacien
exercèrent une influence sur Liebig.

        Liebig lui-même fonda un institut pharmaceutique privée, assura
la formation de plus de 250 pharmaciens à Giessen et eut une part consi-
dérable dans la formation d’une génération de pharmaciens ayant suivi
des études scientifiques. Sa méthodique d’enseignement se référait en
particulier à l’exemple de Trommsdorff dont il n’arrêtait pas de souligner
la contribution.

        En tant que réviseur de pharmacie et éditeur d’un journal conçu
tout d’abord comme une revue pharmaceutique, Liebig a apporté une
contribution importante à la scientification de la pharmacie. Son jugement
mordant sur Brandes élucide le fossé entre la chimie professionnelle de
l’université et les recherches d’amateurs réalisées par les pharmaciens
d’officines. Le fait que la pharmacie fut si longtemps gardée dans le titre
des « Annales » montre bien que Liebig ne voulait point perdre les phar-
maciens parmi les abonnés ou laisser tomber les termes de problèmes
pharmaceutiques et techniques. Comme bien d’autres chimistes de son

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