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W-D MÜLLER-JAHNCKE  ANAL. REAL ACAD. NAL. FARM.

I. L’APPRENTISSAGE DE PHARMACIEN

        En septembre 1817, Justus Liebig qui en tant que fils d’un mar-
chand de couleurs et commerçant à Darmstadt a montré depuis son en-
fance sa prédilection pour la chimie, commença son apprentissage dans la
pharmacie à Heppenheim sur la route allemande des montagnes. Depuis
1792 le pharmacien Christoph Pirsch dirigea la pharmacie fondée en
1784. Son fils Gottfried Pirsch (1792–1850), qui prit la direction de la
pharmacie en 1816, avait fréquenté l’Institut privée de pharmacie de Jo-
hann Bartholomäus Trommsdorff (1770–1837) à Erfurt de 1815 à 1816 et
avait passé son examen de pharmacien en automne 1816 à Darmstadt. En
1822 Gottfried Pirsch devint maire de Heppenheim.

        Dans son autobiographie Liebig constate que son apprentissage de
pharmacien le fatiguait déjà après dix mois et que pour cette raison, son
maître le renvoya chez lui. Cette constatation fait croire que son intérêt
pour la pharmacie avait vite diminué. Les lettres adressées à ses parents
montrent pourtant que l’apprentissage lui plaisait beaucoup. Après un
mois il écrivit à sa famille: « Je travaille à la satisfaction de mon maître ce
qui me réjouit beaucoup », et six mois après il leur confia: « Monsieur
Pirsch est assez aimable et je suis toujours content ». En juin 1818 pour-
tant, Pirsch le renvoya chez son père. Il existe différentes versions sur les
raisons qui vinrent en partie de Liebig lui-même. Encore bien plus tard,
celui-ci se gênait probablement du fait que son père n’avait plus été en
mesure de payer les frais d’apprentissage. Dans son autobiographie il sou-
ligna tout de même l’utilité de cet apprentissage: « Les dix mois étaient
suffisants pour me donner une connaissance complète de mille choses dif-
férentes qui existent dans une pharmacie ainsi que leur utilisation et leurs
applications multiples »(2).

                                 II. LES ETUDES

        En 1820, Justus Liebig commença ses études en chimie chez Karl
Wilhelm Gottlob Kastner (1783–1857) à l’université de Bonn. Kastner,
qui était né fils d’un théologien à Greifenberg en Poméranie, avait com-

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