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W-D MÜLLER-JAHNCKE  ANAL. REAL ACAD. NAL. FARM.

qui est véritablement de valeur aie une place dans le journal et que tout ce
qui est inutile en soit exclu » (20 p. 356). Le magazine parut une fois par
mois sous forme d’un tome qui unissait trois revues.

        Brandes, qui depuis 1820 était à la tête de « l’association des
pharmaciens dans le nord de l’Allemagne » dans la fonction de premier
directeur, compte parmi les pharmaciens d’officine engagés dans les
sciences, mais la coopération avec Liebig s’avéra de plus en plus difficile
(24). Lorsque Trommsdorff annonça en 1834, qu’il ne souhaitait plus
continuer à éditer son « Nouveau journal de pharmacie », Geiger et Liebig
lui demandèrent de leur permettre de placer son nom devant leur journal
pour publier désormais les Annales comme une union de trois magazines.
Comme Trommsdorff hésita d’abord, Geiger lui expliqua dans une lettre
les idées que Liebig et lui avaient pour le journal. Trommsdorff donna fi-
nalement son accord ce qui étonna beaucoup Brandes qui n’avait pas été
informé ni par Liebig ni par Geiger (23).

        En 1835, les relations entre Liebig et Brandes furent rompues dé-
finitivement et Brandes recommença à éditer seul son magazine avec le ti-
tre « Archives de l’association des pharmaciens dans le nord de
l‘Allemagne » (25). Quoique Brandes et Geiger firent seulement allusion
aux raisons de la rupture dans leurs lettres à Trommsdorff, Liebig trouva
des mots bien plus clairs: « Brandes est incapable et inapte à la rédaction
d’un journal […] Un tel homme ne peut pas être l’organe d’une science, car
il est le représentant de la platitude et des connaissances superficielles »
(26).

        Brandes avait proposé d’orienter les « Annales » davantage vers la
chimie tandis que les « Archives » devaient se limiter aux sujets pharma-
ceutiques (20, p. 359). Pendant les années suivantes, beaucoup de chimis-
tes célèbres comptèrent parmi les auteurs publiant des articles dans les
« Annales » tels que Friedrich Wöhler (1800–1882), Eilhard Mitscherlich
(1794–1863), Jöns Jacob Berzelius (1779–1848) et Gay-Lussac. Après la
mort de Geiger, Heinrich Emanuel Merck (1794–1855), avec qui Liebig
entretint des relations amicales, prit sa place dans la rédaction pour peu de
temps. Liebig tenait à avoir un coéditeur pharmacien. Il avait déclaré clai-
rement: « la tendance primordiale des Annales reste inaltérablement la
pharmacie pure, et toutes les branches de celle-ci forment sa base » (20, p.

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